pour
l’honorable Herb Dhaliwal, C.P., député,
ministre des Pêches et des Océans,
à l’occasion de la réunion du
Conseil des ministres des pêches et de l’aquaculture de l’Atlantique (CMPAA)
St. Andrew’s (N.-B.)
30 mars 2001
PRIORITÉ AU DISCOURS PRONONCÉ
Merci, Paul.
Au nom des ministres qui sont présents ici aujourd’hui, j’aimerais vous remercier, vous et votre personnel, pour tout le travail que vous avez accompli afin d’organiser et de tenir cette réunion du Conseil des ministres des pêches et de l’aquaculture de l’Atlantique.
J’aimerais également souhaiter la bienvenue aux nouveaux ministres. Vous savez, il n’y a pas si longtemps, c’était moi le « petit nouveau » autour de la table. Je n’ai pas hésité à dire ce que j’avais à dire, et je suis certain que vous ferez comme moi.
Il importe en effet que vous fassiez entendre vos points de vue. Les Canadiens veulent voir leurs gouvernements travailler en commun. Il nous faut coopérer face aux défis qui se présentent dans les pêches de l’Atlantique et aux possibilités qui s’offrent dans cette industrie.
En même temps nous devons bien reconnaître dès maintenant que nous pourrions être divisés sur plusieurs questions. Rien d’étonnant à cela. Nous avons tous un travail à faire — nous devons être attentifs à la voix de nos électeurs et les représenter du mieux possible.
En fait, depuis que j’ai été nommé ministre, il y a un an et demi, j’ai pris vivement conscience des nombreux points de vue que suscitent les pêches canadiennes. Je sais que chacun d’entre vous apporte ses propres préoccupations à la table aujourd’hui, que ce soit à propos d’enjeux particuliers ou des changements qui interviennent dans les pêches de l’Atlantique, particulièrement en ce moment, alors que nous nous engageons vers un renouvellement des politiques qui les gouvernent. Il est donc tout à fait naturel que nous ne nous entendions pas toujours parfaitement sur tout – mais nous devons poursuivre notre travail.
Le Conseil est l’endroit où nous pouvons discuter de ces questions et déterminer comment nous pouvons aller de l’avant ensemble.
Les points à l’ordre du jour et la table ronde qui aura lieu plus tard aujourd’hui nous permettront de faire ressortir ces préoccupations.Il y a cependant de nombreux points sur lesquels nous nous entendons.
Ainsi, nous admettons tous que les pêches de l’Atlantique sont en train de changer. Et nous admettons tous également que ces changements sont souhaitables et nécessaires.
Changer l’industrie de la pêche de façon positive ne signifie pas seulement répondre aux problèmes lorsqu’ils se présentent; nous devons être davantage proactifs, novateurs et même visionnaires dans notre approche. Nous devons aussi écouter attentivement ceux qui interviennent dans cette industrie.
Enfin nous devons poursuivre notre travail en commun, en tant que partenaires. Comme je l’ai souvent dit, la raison d’être du Conseil est la coopération par le dialogue.
Grâce à la coopération et au partenariat, nous avons fait bouger les choses. Et nous continuerons de le faire.
RÉVISION DE LA POLITIQUE SUR LES PÊCHES DE L’ATLANTIQUE
Prenons l’exemple de la Révision de la politique sur les pêches de l’Atlantique, la première du genre en deux décennies. Cette initiative découle en grande partie du désir exprimé par vos gouvernements d’apporter des changements positifs et fondamentaux aux pêches de l’Atlantique.
Mon but a toujours été de faire en sorte que la RPPA soit considérée comme un exemple concret de coopération intergouvernementale.
Lors de notre réunion de septembre 1999, nous sommes tombés d’accord sur l’importance à accorder à la participation d’un large éventail d’intervenants et des gouvernements provinciaux. Depuis, nous avons fait de ce point un principe fondamental de la RPPA.
Vous admettrez avec moi que l’occasion est excellente pour un grand nombre de Canadiens de proposer des changements valables et durables aux pêches de l’Atlantique. Communautés. Groupes autochtones. Pêcheurs. Industrie. Différents paliers de gouvernement. Tous ces points de vue sont importants. Jusqu’à maintenant, le niveau de participation à nos consultations est très encourageant.
Parce que la RPPA est un mécanisme de changement, elle représente aussi une occasion d’attaquer de front certains problèmes qui durent depuis longtemps.
Prenez la question de l’accès aux ressources — question difficile que vous avez d’ailleurs soulevée lors de réunions précédentes. On nous dit depuis longtemps que le processus de prise de décisions et les critères concernant l’accès aux pêches ne sont pas clairs et sont perçus comme étant trop politisés.
Nous avons donc suggéré la formation du Groupe indépendant sur les critères d’accès (GICA) — une mesure qui fait avancer à grands pas le travail sur une partie du deuxième volet de la RPPA — pour donner suite précisément aux préoccupations que vous avez exprimées l’été dernier.
Le GICA sera un groupe ouvert, impartial et transparent. Il consultera de nombreux intervenants, ayant tous un intérêt dans la pêche. Il examinera les critères qui sont utilisés pour accorder l’accès à de nouvelles pêches commerciales lorsque l’abondance de la ressource ou la valeur des débarquements augmentent de façon significative, ainsi que les questions de répartition. Dans le cadre de son mandat, le Groupe devra s’informer des politiques sur l’accès et la répartition.
Vous avez tous eu l’occasion d’examiner le mandat initial et la composition du Groupe.
Je suis impatient de voir ce que donnera notre discussion sur cette importante initiative aujourd’hui. Je crois que le GICA correspond tout à fait au genre de mécanisme innovateur dont nous avons besoin pour assurer la stabilité et un avenir plus sûr aux pêches de l’Atlantique.
JUGEMENT MARSHALL
Le soutien que vous avez montré envers les activités continues de mon ministère concernant le jugement Marshall s’est révélé très précieux pour mon personnel et pour moi-même, en qualité de ministre.
Lors de la réunion du mois d’avril, vous avez souligné l’importance que vous accordez à la transparence de la part du ministère des Pêches et des Océans alors que ce dernier donne suite au jugement. Nous avons agi dans ce sens, par des séances d’information régionales, des discussions avec le ministre et d’autres consultations.
Nous faisons des progrès. Dans la foulée du jugement de la Cour suprême, nous avons adopté au cours de la dernière année des changements importants pour accroître la participation des Premières nations aux pêches de l’Atlantique. Les groupes autochtones visés par le jugement peuvent désormais pratiquer la pêche commerciale comme jamais ils n’ont pu le faire auparavant. Nous avons également pris diverses mesures pour nous assurer que ces nouveaux participants à la pêche obtiennent du succès.
Le mois dernier, nous avons franchi une nouvelle étape.
Je me suis joint à mon collègue, le ministre Nault, pour annoncer la stratégie qu’entend adopter le gouvernement du Canada au cours des trois prochaines années pour mettre en œuvre le jugement Marshall. Pour régler les problèmes immédiats liés à la pêche, j’ai renouvelé le mandat de Jim MacKenzie comme négociateur fédéral des pêches.
Pour sa part, Gilles Theriault continuera à agir en tant que négociateur fédéral des pêches associé. À ce titre, il devra s’assurer que les pêcheurs traditionnels sont bien informés et que leurs points de vue continuent d’être pris en considération.
Nous sommes mieux placés cette année pour commencer notre travail. Nous avons donné aux Premières nations un accès plus large aux pêches et nous travaillons maintenant à des ententes de un à trois ans. Je suis persuadé que nous pourrons progresser en prenant appui sur les succès de l’année dernière.
En ce qui concerne l’application des règlements, je tiens à vous assurer, une fois de plus, que nous interviendrons chaque fois que cela sera nécessaire. Je préférerais bien sûr utiliser les ressources à d’autres fins, par exemple aider les Premières nations à avoir accès à la pêche et à obtenir une formation appropriée. Même si je suis d’un naturel plutôt optimiste, je suis également réaliste. Et j’ai l’intention de continuer de faire mon travail afin de conserver les ressources pour tous les Canadiens.
Le ministère des Pêches et des Océans fera le point sur le jugement Marshall plus tard cet après-midi. Il nous fera alors plaisir de répondre à toutes vos questions sur ce sujet.
AQUACULTURE
Bien sûr, votre soutien lors de réunions précédentes a permis de concrétiser le nouveau programme de 75 millions de dollars sur l’aquaculture durable.
Nous savons tous quels avantages sont associés à une industrie de l’aquaculture durable. Je parle ici de la création d’emplois à long terme dans les communautés côtières du Canada. À l’heure actuelle, au Canada, plus de 90 % des emplois de l’industrie aquacole sont occupés par des personnes qui vivent en milieu rural. Il s’agit d’emplois axés sur le savoir. D’emplois bien rémunérés. Parce qu’elle tient à la fois de la nouvelle économie et de l’ancienne, l’aquaculture est la preuve que la nouvelle économie n’avantage pas que les Canadiens qui vivent en milieu urbain.
Des progrès importants ont été réalisés dans la mise en place d’une industrie de l’aquaculture durable au Canada; nous vous informerons aujourd’hui de ce qui a été fait jusqu’à maintenant, notamment au chapitre de l’approbation des sites aquacoles.
AUTRES POINTS
Vos idées et votre soutien ont été la clé d’autres changements positifs. En particulier, les conseils que vous m’avez donnés ces deux dernières années concernant le besoin de fonds supplémentaires destinés à l’application des règlements sur la pêche, la recherche scientifique et l’infrastructure ont produit des résultats très concrets. En effet, j’ai eu le plaisir de faire plusieurs annonces sur des investissements importants, qui correspondent aux priorités que vos gouvernements ont définies.
Un investissement de 30 millions de dollars pour remettre en état nos quais et nos ports pour petits bateaux.
Un investissement de 54 millions de dollars accordé à la flotte — navires et aéronefs — du Ministère, afin d’en assurer le bon maintien.
Un investissement de 18 millions de dollars destinés à l’amélioration de nos laboratoires, qui nous fournissent l’information cruciale nécessaire à une prise de décisions avisée à propos de nos pêches.
Un investissement de 39,3 millions de dollars pour rendre le Ministère plus apte encore à réaliser les programmes scientifiques existants.
Un investissement de 41 millions de dollars au cours des trois prochaines années servant à augmenter la capacité d’applications des règlements sur les pêches sur les deux côtes du pays.
Un investissement de 115,5 millions de dollars au profit des services de recherche et sauvetage.
J’espère vraiment que vous continuerez de vous faire entendre tout au long de notre travail en commun pour renforcer nos pêches de l’Atlantique à l’avenir.
CONCLUSION
Vous savez sûrement que cette année a été très fructueuse pour l’industrie des pêches canadiennes. Je suis fier de vous dire que nos exportations de poisson et de fruits de mer ont atteint un niveau record en 2000 — 4,1 milliards de dollars. Voilà la troisième année consécutive où nous avons atteint des niveaux records. Ce succès prend sa source dans nos principes de gestion avisée et de conservation, et, bien sûr, dans notre capacité à travailler en commun.
Nous faisons bouger les choses
. Nous pouvons être fiers de tout ce que nous avons accompli jusqu’ici.Notre défi consiste maintenant à continuer sur notre lancée et à apporter d’autres changements novateurs dont nos communautés ont besoin.
Et c’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui. Le Conseil constitue un outil précieux pour faire avancer ces questions.
Encore une fois, merci d’assister à la réunion. J’attends avec impatience nos discussions de cet après-midi.
Merci.
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