Réunion annuelle du Conseil canadien des ministres de l’Environnement

ANNEXE DE L’ACCORD SUR L’HARMONISATION ENVIRONNEMENTALE

Le principe 5 de l'Accord pancanadien sur l'harmonisation environnementale  porte que «l'ouverture, la transparence, l'imputabilité et la participation  efficace des intervenants et du public aux prises de décisions touchant  l'environnement sont essentielles dans un régime de gestion de l'environnement  qui se veut efficace». Ce thème est repris et développé dans tout l'accord et  ses ententes auxiliaires.  

La présente annexe précise encore davantage deux aspects importants de  l'Accord : l'imputabilité et la participation des intervenants.  

1. IMPUTABILITÉ PUBLIQUE  

On entend par imputabilité l'obligation de démontrer des résultats face à des  engagements convenus et d'en assumer la responsabilité.  

Imputabilité de chaque gouvernement  

Les décisions prises conformément à l'Accord doivent reposer sur le  consensus, mais les ministres défendent, au cours des discussions, les intérêts  de leur niveau de compétence respectif. Chaque ministre demeure tenu d'agir dans  son secteur de compétence et de rendre des comptes dans sa province ou son  territoire. C'est au gouvernement élu qu'il revient, comme il se doit, de mettre  en œuvre toute décision.  

Imputabilité devant la loi  

Les processus politiques, les mécanismes de production de rapports prévus  dans les lois et les médias obligent les gouvernements à rendre des comptes au  public. Cependant, ils doivent aussi rendre des comptes prévus par des lois qui  imposent aux gouvernements des exigences et certaines façons de se comporter.  

On ne peut empiéter sur les pouvoirs et l'autorité de chaque ministre.  L'Accord et les ententes auxiliaires sont des ententes politiques et sont  subordonnés à l'obligation légale des ministres d'appliquer les lois dont ils  sont chargés. L'obligation que les lois imposent aux ministres de rendre des  comptes à leurs électeurs ne change pas.  

Lignes directrices/principes de fonctionnement  

Pour qu'il y ait imputabilité, il est essentiel de fixer des rôles, des  responsabilités et des objectifs clairs; de faire participer les intervenants;  de suivre les progrès et les réalisations et d'en faire rapport. Dans la mise en  œuvre de ces éléments, les gouvernements sont responsables individuellement des  décisions prises collectivement pour :  

       
  • établir des obligations et des buts axés sur les résultats et mesurables, et  élaborer des stratégies de mise en oeuvre.  
  •    
  • prévoir l'ouverture et la transparence et assurer la participation valable  des intéressés.  
  •    
  • informer rapidement le public, présenter régulièrement des rapports publics  sur les progrès réalisés vers l'atteinte des obligations prévues dans l'Accord  et les ententes connexes et revoir régulièrement l'Initiative d'harmonisation.  

Conformément à l'Accord, toutes les ententes auxiliaires et les ententes de  mise en œuvre à venir conformément à l'Accord devraient prévoir des moyens de  révision.


2. PARTICIPATION DES INTERVENANTS  

Objectifs de la participation des intervenants  

La participation des intervenants vise à réunir les idées des personnes qui  s'intéressent aux questions d'harmonisation, à les étudier et à fournir de la  rétroaction, ainsi qu'à permettre d'agir sur les décisions avant qu'elles soient  prises. Un mécanisme efficace de participation des intervenants devrait saisir  l'éventail complet des intérêts des intervenants, les reconnaître et y répondre,  et produire des décisions plus éclairées et crédibles.  

Mandats des participants  

Même si tous les cas de participation des intervenants devraient être guidés  par les principes décrits dans le présent document, les responsabilités et les  rôles particuliers dans le cadre du processus de participation des intervenants  varieront en fonction de l'enjeu. Dans chaque cas, toutefois, tous les  participants doivent comprendre clairement ces rôles et ces responsabilités, y  compris les échéanciers du processus de consultation en cause.  

Principes  

Accès complet et équitable

                                               

           
Il faudrait permettre à ceux qu'une question  intéresse de s'identifier et de participer au processus, y compris à  l'élaboration du processus même de participation des intervenants. Les  gouvernements gardent le droit de choisir les participants qui peuvent apporter  une contribution au processus. Il faudrait en outre inviter les organismes qui  peuvent participer aux consultations à proposer des représentants. Pour que leur  participation soit valable, les intervenants doivent participer pendant que les  options sont encore ouvertes.

Ouverture, transparence et accès à l'information

                                               

           
Le processus de participation des intervenants  devrait assurer aux intervenants un accès égal et opportun aux renseignements  pertinents qui portent sur les enjeux, le processus et la décision prise.  

Clarté de la raison d'être

                                               

           
Les participants doivent connaître clairement les  enjeux qui sont abordés, ainsi que les objectifs et l'envergure de l'exercice, y  compris la façon dont les gouvernements utiliseront leur contribution. Ceci est  essentiel afin que les participants puissent déterminer la valeur de leur  participation.

Rétroaction

                                               

           
Ceux qui consultent devraient s'engager à ce qu'on  prenne les mesures qui s'imposent à la suite du processus, à indiquer aux  participants comment on a utilisé leur contribution et à leur expliquer les  décisions de fond prises.

Pertinence

                                               

           
L'envergure et la nature du processus de  participation des intervenants devraient être proportionnelles à l'enjeu. La  participation pourrait avoir lieu à l'échelon local, régional ou national, ou à  tous ces niveaux combinés.

Efficience

                                               

           
Le processus de participation des intervenants  devrait suivre un calendrier réaliste comportant des délais clairs, et les coûts  devraient être efficaces.

Flexibilité

                                               

           
Le processus de participation des intervenants  devrait évoluer avec les besoins et les circonstances.  

Respect mutuel

                                               

           
Tous ceux qui interviennent dans le processus de  participation des intervenants devraient respecter des contributions, des  intérêts et des points de vue divers. Tout en demeurant imputables devant le  groupe qu'ils représentent, les participants devraient être disposés à envisager  un point de vue plus général.

Mécanismes de participation  

Toutes sortes d'activités peuvent appuyer la participation des intervenants  aux activités particulières qui ont trait à l'harmonisation. L'éventail possible  des activités de ce «continuum de participation des intervenants» du CCME  comprend les suivantes :  

       
  • Communication structurée : communication unidirectionnelle de  l'information qui vise à tenir les parties à jour.  
  •    
  • Consultation : communication bidirectionnelle active qui vise à  permettre de mieux comprendre des enjeux et des problèmes et à élaborer des  solutions possibles et des recommandations.  
  •    
  • Partenariat : partage interactif, entre les participants, d'opinions,  de connaissances et de positions, qui vise à dégager une entente sur des mesures  préférées.

Le mécanisme de participation utilisé dans un cas en particulier dépendra de  la nature de la contribution recherchée. Les mécanismes de participation  devraient reposer dans la mesure du possible sur la collaboration.  

On pourra financer les dépenses directes de personnes dont la participation  est essentielle à la réussite du processus afin d'assurer que le financement  n'est pas un obstacle à la participation.  

Dans toutes les occasions de participation des intervenants, la  responsabilité globale et le pouvoir décisionnel appartiennent toujours aux  ministres.

                                               
           

           


           
           
           
           Annexe à l'Accord sur l'harmonisation  environnementale
           11 septembre 1998