Le 28 février 2015, Ottawa (Ontario) : Une rencontre a eu lieu à Ottawa, hier, mettant en présence des familles et des dirigeants autochtones, des premiers ministres, des ministres et représentants provinciaux et territoriaux, ainsi que des ministres du gouvernement du Canada. Cette rencontre visait à établir des mesures à prendre pour prévenir la violence envers les femmes et les filles autochtones.
Les femmes et les filles autochtones courent trois fois plus de risque d’être victimes de violence que les femmes non autochtones. En mai 2014, la Gendarmerie royale du Canada a dévoilé un aperçu opérationnel national sur les femmes autochtones disparues ou assassinées qui décrivait les cas de 1 181 femmes ayant fait l’objet de rapports de police entre 1980 et 2012, dont 1 017 ont été assassinées. Aujourd’hui, 164 enquêtes sur des disparitions de femmes autochtones sont toujours en cours, et certains dossiers remontent à 1952.
Dans une rencontre sans précédent, la Table ronde nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a réuni des représentants des familles des victimes, de l’Assemblée des Premières Nations, du Congrès des Peuples Autochtones, de l’Association des femmes autochtones du Canada, de l’Inuit Tapiriit Kanatami, de la Pauktuutit Inuit Women of Canada, du Ralliement national des Métis, des Femmes Michif Otipemisiwak / Women of the Métis Nation, de toutes les provinces et tous les territoires, et du gouvernement fédéral.
Les délégués se sont engagés à maintenir le dialogue et à prendre des mesures concertées dans ce domaine prioritaire pour s’attaquer au nombre disproportionné de femmes et de filles autochtones disparues et assassinées, et à se réunir de nouveau en 2016 pour évaluer les progrès réalisés.
La Table ronde nationale découle de l’appui donné par les premiers ministres provinciaux et territoriaux à l’occasion de leur rencontre avec les organisations autochtones nationales, en août 2014.
Points saillants :
Les discussions de la Table ronde ont porté sur trois domaines prioritaires, et les délégués ont convenu de coordonner leurs efforts en vue de prendre des mesures concrètes et immédiates dans chacun de ces domaines.
Résultats attendus et étapes suivantes
Les délégués à la Table ronde nationale s’engagent à poursuivre leur collaboration en vue de prendre des mesures concertées destinées à prévenir la violence envers les femmes et les filles autochtones et à y mettre fin. Ils s’engagent également à organiser une deuxième Table ronde nationale en 2016. Toutes les parties se sont engagées à travailler directement avec les communautés et les organisations autochtones à la mise en œuvre des engagements pris à l’occasion de la Table ronde en vue d'examiner les travaux en cours, les progrès réalisés et les questions nécessitant plus d’attention. De plus, les participants à la Table ronde se sont engagés à recourir à leurs propres mécanismes pour faire rapport sur leurs activités et les progrès réalisés, à informer davantage le public et à faire connaître aux autres gouvernements, aux organisations et aux communautés autochtones les efforts de collaboration qui sont concluants.
Les parties à la Table ronde nationale se sont également engagées à mettre sur pied une campagne de prévention et de sensibilisation et elles ont accepté une invitation de la province du Manitoba à organiser un premier forum pour étudier les pratiques exemplaires et mieux coordonner et communiquer l'information sur les mesures policières et les réponses de la justice.
Citations
Judy Mass, de la Première Nation de Blueberry River, représentante des familles : « Nous ne resterons plus jamais inactifs, alors nos sœurs, nos mères, nos filles, nos tantes et nos grands-mères disparaissent et continuent de subir tous les types de violence. Nous ne serons plus jamais invisibles. Nous allons occuper la place qui nous revient de plein droit. Nos voix sont les voix de celles qui ont souffert. Nos enfants méritent mieux. Nous nous attendons à rien de moins qu'un engagement officiel des gouvernements à concrétiser les recommandations qui ont été faites. »
L’honorable K. Kellie Leitch, C.P., O.Ont., députée, ministre du Travail et ministre de la Condition féminine : « Notre gouvernement comprend les lourdes répercussions qu’a la violence sur les victimes, les familles et les collectivités. C’est pourquoi nous sommes déterminés à prendre des mesures concrètes visant à aborder le problème de la violence familiale et des crimes violents commis envers les femmes et les filles autochtones. Et parce que tout le monde a un rôle à jouer, le gouvernement du Canada poursuivra sa collaboration avec les provinces et les territoires, les familles, les collectivités et les organisations autochtones pour s’attaquerà ce grave problème. »
Bernard Valcourt, ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord : Notre gouvernement reconnaît que le problème de la violence envers les femmes autochtones est la responsabilité de tous et qu’il nécessite un engagement de tous les partenaires, y compris des collectivités. Notre réunion d’aujourd’hui et la poursuite de notre collaboration laissent clairement entendre que ces actes de violence répugnants ne seront pas tolérés.
Perry Bellegarde, chef de l’Assemblée des Premières Nations : « Je salue la force des familles des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées et le leadership des organisations autochtones, des provinces, des territoires et du gouvernement fédéral qui sont venus participer à cette rencontre sans précédent. Nous devons faire de la fin de la violence une priorité nationale et devons travailler ensemble pour assurer le maintien du droit fondamental à la vie et à la sécurité pour chaque femme et chaque fille autochtone et pour qu'elles vivent sans être victimes de discrimination. Les engagements que nous avons pris aujourd'hui doivent se traduire par des actions sur le terrain afin que les femmes et les filles autochtones puissent vivre en sécurité. Nous poursuivrons notre travail avec les familles autochtones, les organisations et tous les niveaux de gouvernement pour mettre fin à la violence, et nous continuerons de demander la tenue d'une enquête publique nationale pour que justice soit faite et pour en arriver à des solutions à long terme. »
Betty Ann Lavallée, chef du Congrès des Peuples Autochtones : « Cette réunion a été constructive et représente un pas en avant, mais il reste encore beaucoup à faire. Les esprits de nos sœurs, et nous nous-mêmes, n’auront de repos tant que justice ne sera pas faite. »
Terry Audla, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami : « Il n’y a pas de démarche universelle dans la lutte contre le problème auquel nous devons faire face aujourd’hui. Les Inuits font bon accueil aux engagements pris lors de cette rencontre et ils sont impatients de travailler avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral en vue d’élaborer des moyens précis de répondre à leurs besoins les plus pressants, en tenant compte du fait que la violence a un coût humain, de même qu’économique. Les Inuits vivent dans certaines des collectivités les plus éloignées au Canada, et la prestation et l'utilisation des programmes et services dans nos terres coûtera toujours plus cher que dans le cas des mêmes programmes et services fournis dans le Sud du Canada. »
Clément Chartier, président du Ralliement national des Métis : « La nation Métis est heureuse de voir progresser ce dossier de la plus haute importance. Le problème de la disparition et de l’assassinat des femmes et des filles autochtones affecte nos collectivités depuis trop longtemps, et il faudra chercher et appliquer des solutions concrètes. Je tiens à souligner le leadership des gouvernements, tant autochtones que non autochtones, qui ont entrepris cette démarche progressiste, et je remercie les familles touchées de leur grande détermination à vouloir obtenir la justice que requiert cette violation de la vie. »
Melanie Omeniho, présidente des Femmes Michif Otipemisiwak / Women of the Métis Nation : « Je tiens à souligner le travail accompli pour rassembler les organisations autochtones nationales, les provinces, les territoires, le gouvernement fédéral et les représentants des familles des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées à cette réunion unique en son genre. La vie et la sécurité des femmes autochtones, qui comprennent également les femmes métis sont une priorité pour les Femmes Michif Otipemisiwak. C’est là une occasion exceptionnelle de travailler avec d’autres organismes de représentation des Autochtones et avec les divers niveaux de gouvernement pour fonder notre action sur un plan collectif qui nous aidera à combattre cet immense problème qui découle de la violence dont ont été victimes certaines femmes autochtones. »
Dawn Harvard, Ph. D., présidente intérimaire de l'Association des femmes autochtones du Canada : « Nous devons travailler ensemble – les peuples autochtones, et tous les niveaux de gouvernement – afin de mettre en place des mesures visant à protéger les femmes et les filles autochtones. Se contenter de moins équivaudrait à nier nos droits humains fondamentaux. Les provinces et les territoires, et les peuples autochtones, ont tous donné leur appui à la tenue d'une enquête publique nationale et nous devons maintenant travailler de concert avec le gouvernement fédéral en vue de mettre en œuvre un vaste cadre national de mesures destinées à mettre fin à la violence! »
Rebecca Kudloo, présidente de la Pauktuutit Inuit Women of Canada : « Nous savons que les femmes et les enfants inuits sont ceux qui risquent le plus d’être victimes de violence dans leurs demeures, et nos membres estiment que la prévention sera l’enjeu le plus important et le plus urgent à aborder après cette table ronde. On nous a dit que les problèmes découlant de traumatismes et d’abus sont les plus importantes causes sous-jacentes à régler, et nous attendons donc avec impatience une réponse positive de l’ensemble des gouvernements pour travailler ensemble en vue de s’attaquer à ce grand problème de santé mentale et physique. »
Pearl Calahasen, secrétaire législative de l'Alberta pour l'éducation, les emplois, les compétences et la formation des Autochtones :
« Les discussions que nous avons eues aujourd'hui à la Table ronde nationale ont été très fructueuses. Le gouvernement de l'Alberta est déterminé à agir à l'égard du problème des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées en poursuivant son travail avec les leaders, les collectivités et les organisations autochtones dans le but de trouver une solution. »
John Rustad, ministre des Relations et de la Réconciliation avec les Autochtones, Colombie-Britannique : « Cette importante rencontre a donné lieu à des discussions d’un niveau sans précédent et je remercie les membres des familles des femmes autochtones disparues et assassinées qui ont donné de leur temps et qui ont fait preuve d’un grand courage en racontant leur histoire. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a pris des mesures relativement à tous les grands thèmes de sa commission provinciale d’enquête sur les femmes disparues, et il poursuivra son travail avec ses partenaires autochtones à l’égard des changements que nécessite le système pour créer un climat de sécurité pour les femmes et les filles autochtones. Ces travaux, et les efforts déployés à l’échelle du pays, s’enrichiront du dialogue d’aujourd’hui. »
Gregory Selinger, premier ministre du Manitoba : « Cette Table ronde concerne les familles qui, dans l’ensemble du pays ont vécu une perte inimaginable et tragique. Des mères, des filles, des sœurs et des épouses ont été enlevées à leurs familles qui ont été laissées à elles-mêmes pour ramasser les morceaux. Dans le cas de certaines, elles ont la triste tâche de prendre soin d’enfants qui ne reverront jamais plus leur mère. Cette rencontre nous aide à faire avancer la lutte à ce difficile problème de la disparition et de l’assassinat de femmes et de filles autochtones au Canada. »
Ed. Doherty, ministre responsable du Secrétariat des affaires autochtones du Nouveau-Brunswick : « La violence envers les femmes et les filles autochtones se répercute sur les collectivités et les familles autochtones de tout le Nouveau-Brunswick. Nous sommes heureux d’avoir cette occasion de travailler ensemble et de stimuler la discussion et la collaboration à l’égard du problème de la violence envers les femmes et les filles autochtones non seulement au Nouveau-Brunswick, mais à l’échelle de tout le pays. ».
Judy Manning, ministre de la Justice et de la Sécurité publique, et procureure générale de Terre-Neuve-et-Labrador : « En 2014, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a appuyé une résolution de tous les partis de la province demandant la tenue d’une enquête nationale sur les disparitions et les assassinats de femmes et de filles autochtones. Nous sommes disposés à travailler avec le gouvernement du Canada à l’égard de pareille initiative et nous sommes déterminés à collaborer avec toutes les administrations pour éliminer toutes les formes de violence envers les femmes et les filles autochtones. Nous rendons hommage aux familles et aux personnes qui ont participé aux rencontres de familles, et nous les remercions d'avoir eu le courage de raconter leur histoire. »
Bob Mcleod, premier ministre des Territoires du Nord-Ouest : « Notre expérience dans les Territoires du Nord-Ouest nous fait dire que nous sommes plus forts et obtenons plus de succès lorsque nous travaillons en partenariat. C’est là le fondement de notre engagement à collaborer avec les gouvernements et organisations autochtones dans un climat de respect, de reconnaissance et de responsabilité. À titre de président de la Table ronde nationale, je suis très encouragé par la volonté de tous les participants d’engager un fructueux dialogue national sur les mesures et les solutions concrètes à adopter pour combattre la crise de la violence envers les femmes et les filles autochtones. »
Joanne Bernard, ministre des Services à la collectivité et de la Condition féminine de la Nouvelle-Écosse : « Je suis honorée d’avoir participé à cette importante et opportune discussion. J’invite instamment tous les Canadiens et Canadiennes à s’engager et à se sensibiliser davantage à cette question du taux disproportionné de disparitions et d’assassinats de femmes et de filles autochtones. »
Jeannie Ugyuk, ministre des Services à la famille du Nunavut : « Assurer la sécurité et le bien-être des femmes et des filles autochtones est une responsabilité nationale que tous doivent assumer, que nul ne peut ignorer, maintenant. J’ai participé bien humblement à la rencontre d’aujourd’hui. Au nom du gouvernement du Nunavut, je m’engage à travailler en vue de l’établissement d’un cadre qui permettra de mettre fin à cette violence une fois pour toutes. »
Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario : « Trop de femmes et de filles autochtones ont vécu l’expérience de la violence, ont été assassinées ou ont disparu. Cette perte n’affecte pas seulement les collectivités autochtones du pays, mais le Canada tout entier. Je suis fière de voir l’Ontario se joindre aux leaders de tout le Canada pour faire en sorte que les femmes et les filles autochtones puissent vivre en sécurité et réaliser leur plein potentiel. »
Valerie E. Docherty, ministres des Services à la collectivité et des Aînés, et ministre responsable de la condition féminine de l’Île-du-Prince-Édouard : « C'est maintenant le temps d'agir et d'affronter la crise causée par le nombre disproportionné de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées au Canada. En travaillant ensemble dans le respect, nous pourrons élaborer des mesures qui permettront d’améliorer la vie des femmes, des filles et des familles autochtones. J’ai bon espoir que le travail accompli aujourd’hui constituera le point de départ d’une collaboration entre tous les niveaux de gouvernement et les organisations autochtones afin de produire des mesures réalisables.
Geoffrey Kelley, ministre responsable des affaires autochtones du Québec, et Stéphanie Vallée, ministre de la Justice du Québec : « En août 2014, lors du Conseil de la Fédération, le gouvernement du Québec a appuyé l’initiative des Premières Nations de tenir une table ronde nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées. Nous travaillons déjà sur l’ensemble des enjeux touchant la violence envers les femmes autochtones en concertation avec plusieurs organisations autochtones du Québec, mais nous savons qu’ensemble, nous pouvons toujours faire mieux. Notre présence aujourd’hui témoigne donc de notre volonté à travailler avec nos homologues provinciaux et fédéraux afin de partager nos connaissances et nos façons de faire, et ce, afin de mieux contrer le phénomène de la violence faite aux filles et aux femmes autochtones. »
Gordon Wyant, ministre de la Justice et procureur général de la Saskatchewan : « Je suis fier des services offerts en Saskatchewan pour aider à régler le problème de la violence envers les femmes et les filles autochtones, et des initiatives de prévention et de sensibilisation. Nous reconnaissons qu’il y a encore du chemin à faire et, en travaillant ensemble nous pouvons mettre nos idées en commun et élaborer les moyens d’intervention qui conviendront pour réduire le risque de violence envers les femmes et les filles autochtones de tout le pays. »
Darrell Pasloski, premier ministre du Yukon : « Au nom du gouvernement du Yukon et de tous les Yukonais, je réitère notre engagement à mettre fin à la violence envers les femmes et les filles autochtones. Je tiens également à souligner la force et la résilience des membres des familles qui ont participé à la Table ronde, ainsi que la détermination de tous ceux et celles ici présents à établir des collectivités dans lesquelles les femmes et les filles autochtones pourront vivre en sécurité. »
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Personnes-ressource :
Patricia D’Souza, agente principale des communications, Inuit Tapiriit Kanatami, 613-292-4482 (cellulaire) dsouza@itk.ca
Daniel Wilson, directeur, Politiques et relations avec les medias, Congrès des Peuples Autochtones, 613-747-6022 poste 202 OU 613-809-8147 (cellulaire) d.wilson@abo-peoples.org
Claudette Dumont-Smith, directrice exécutive, Associaton des femmes autochtones du Canada, 613-722-3033 poste 223 ou cdumontsmith@nwac.ca OU Gail Gallagher 613-722-3033 poste 225, ggallagher@nwac.ca
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Jenna Young Castro, agente des communications, Assemblée des Premières Nations 613-314-8157 (cellulaire) jyoung@afn.ca
Alain Garon, agent chargé des communications bilingues, Assemblée des Premières Nations 613-292-0857 (cellulaire) agaron@afn.ca