Réunion des ministres responsables des forêts, de la faune, des espèces en péril et des pêches et de l’aquaculture et du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril

DOCUMENT D’INFORMATION – Espèces étrangères envahissantes

On appelle espèces étrangères les espèces introduites accidentellement ou délibérément dans des zones situées au-delà de leurs distributions naturelles. Il peut s’agir de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de végétaux, d’insectes, de bactéries ou d’autres organismes.

Les espèces étrangères envahissantes sont celles qui, lorsqu’elles sont introduites ou lorsqu’elles se répandent, menacent l’environnement, l’économie ou la société. Parmi ces espèces, nommons la salicaire pourpre qui étouffe les terres humides canadiennes; la moule zébrée qui a éliminé des espèces indigènes des Grands Lacs, obstrué des canalisations et encrassé des moteurs, des bateaux et des quais en Ontario; la maladie MSX qui menace l’industrie de l’aquaculture des crustacés dans les Maritimes; et le longicorne brun de l’épinette qui a causé la perte d’un nombre important d’arbres à Point Pleasant Park à Halifax.

Un certain nombre de rapports récents, dont le 4e rapport du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes intitulé Les espèces aquatiques envahissantes : des invités surprise, publié en mai 2003, affirment que les espèces étrangères envahissantes posent des problèmes importants. Dans un rapport communiqué en octobre 2002, le procureur général du Canada a conclu que le gouvernement fédéral n’a pas pris de mesures efficaces pour éviter que des espèces étrangères envahissantes soient introduites dans l’environnement canadien.

Dans son 11e rapport biennal publié en septembre 2002, la Commission mixte internationale a consacré un chapitre complet au problème des espèces étrangères envahissantes et elle a indiqué que « les gouvernements doivent prendre des mesures plus radicales pour enrayer l’invasion des espèces étrangères. »

Les espèces envahissantes étrangères sont une menace sérieuse qui requiert l’action coordonnée de tous les gouvernements au Canada. Lors de leur réunion de septembre 2002, les ministres ont approuvé un plan national provisoire pour aborder la menace posée par les espèces envahissantes étrangères. Des consultations sont en cours entre les organismes et les ministères fédéraux responsables et les provinces et les territoires pour l’élaboration d’un document de travail qui établirait les fondements d’un plan national pour le contrôle des espèces étrangères envahissantes. Les parties concernées sont parvenues à un consensus concernant les quatre objectifs stratégiques du plan national :
• la prévention;
• la détection précoce;
• l’intervention rapide;
• l’éradication, le confinement et le contrôle.

Le plan national définirait ensuite les rôles et les responsabilités, les stratégies de mise en œuvre et les critères permettant d’établir les priorités pour chaque objectif. Des groupes de travail sur les différents thèmes – plantes terrestres, animaux terrestres et espèces aquatiques envahissantes - ont été créés dernièrement pour élaborer des plans d’action qui seront annexés au plan national. Des consultations sur l’ensemble des plans seront menées au printemps 2004. Le plan final devrait être présenté aux ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la faune, des forêts, des pêches et de l’aquaculture à leur rencontre de l'automne 2004 pour approbation.

Environnement Canada est également en pourparlers avec l’Invasive Species Council des États-Unis pour la mise en place d’une approche nord-américaine concernant les espèces étrangères envahissantes.

De plus, Transport Canada et Pêches et Océans Canada collaborent activement à l'élaboration de règlements internationaux sur les eaux de ballast. Une fois ces règlements mis au point, Transport Canada y aura recours pour élaborer des règlements concernant la gestion des eaux de ballast dans les eaux côtières canadiennes. On croit que de nombreuses espèces étrangères ont pénétré dans les eaux canadiennes par l’intermédiaire des eaux de ballast de navires océaniques étrangers. Certaines sources évaluent que le nombre d’espèces étrangères dans les Grands Lacs seulement s’élève à 160.