Les antiviraux sont des médicaments utilisés pour la prévention et le traitement précoce de la grippe. Administrés dans les 48 heures après l’apparition des premiers symptômes de la grippe, les antiviraux peuvent atténuer ces symptômes, réduire la durée de la maladie et potentiellement réduire les risques de complication de la grippe. Les antiviraux agissent en réduisant la capacité du virus de se reproduire, mais n’offrent aucune immunité contre celui-ci.
Les vaccins sont le moyen le plus efficace pour protéger la santé publique et contrer une éventuelle pandémie de grippe, mais on ne peut produire un vaccin spécifique tant que la souche pandémique de la grippe ne s’est pas manifestée. On peut par contre constituer des réserves d'antiviraux.
Deux catégories d’antiviraux sont disponibles au Canada et jouent un rôle dans la prévention et le traitement de la grippe : les inhibiteurs M2 du canal ionique et les inhibiteurs de la neuramidase.
Les inhibiteurs M2 du canal ionique empêchent le virus de se reproduire et sont efficaces contre le virus grippal A, mais pas contre le virus B. L’amantadine et la rimantadine sont des exemples d’inhibiteurs M2 du canal ionique. Seule l’amantadine est homologuée au Canada à l'heure actuelle. La recherche démontre cependant que les virus de la grippe acquièrent rapidement une résistance à l’amantadine.
Le zanamivir et l’oseltamivir sont des exemples d’inhibiteurs de la neuraminidase. Ces médicaments empêchent la reproduction des virus grippaux A et B de trois façons :
• ils empêchent le virus de se dégager des cellules infectées ;
• ils provoquent l’agrégation du virus ;
• ils aident les sécrétions respiratoires à rendre le virus inactif.
D’après les données actuelles, les inhibiteurs de la neuraminidase sont les médicaments privilégiés lors d’une pandémie car, contrairement aux inhibiteurs M2, ils présentent un risque moindre d’effets secondaires et résistance.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande spécifiquement l’oseltamivir pour le traitement et la prévention de la grippe aviaire H5N1 et recommande que les pays envisagent d’en constituer une réserve contre une souche pandémique de grippe. Les études effectuées dans le cadre du Réseau mondial de surveillance de la grippe de l’OMS démontrent que la souche H5N1 de la grippe aviaire, considérée comme un virus de nature pandémique, est sensible à l’oseltamivir. La souche s’est montrée résistante aux inhibiteurs M2.
Le recours aux antiviraux devrait se faire en combinaison avec d'autres mesures d'hygiène, comme se laver les mains fréquemment afin de ralentir la propagation du virus.