1) Quelles sont les principales caractéristiques du Système de gestion de la qualité de l’air?
2) Quelles sont les principales parties du Système et comment fonctionnent-elle les unes avec les autres?
Le Système est composé de cinq grandes parties : 1) des normes de qualité de l’air, qui établissent les bases de la gestion de la qualité de l’air partout au pays; 2) un cadre de gestion de la qualité de l’air, qui soutient les mesures destinées à améliorer la qualité de l’air et à protéger les régions non polluées; 3) des exigences pour les émissions industrielles, qui établissent un niveau de performance cohérent pour toutes les industries d’importance majeure au pays; 4) un mécanisme conçu pour coordonner les mesures d’action lorsque la pollution atmosphérique traverse les frontières provinciales ou internationales; 5) un forum intergouvernemental pancanadien, qui permet de prendre des mesures de collaboration pour lutter contre les émissions du secteur des transports.
Vu la diversité des problèmes de qualité de l’air au pays, toutes ces parties sont essentielles au succès du Système. Les normes de qualité de l’air sont le moteur des améliorations à la qualité de l’air, tandis que les autres éléments, pris ensemble, sont les moyens par lesquels nous réaliserons ces améliorations.
Le succès du Système repose également sur la collaboration entre les gouvernements et sur la mobilisation des intervenants et des collectivités. Les gouvernements collaboreront à l’établissement des normes pour la qualité de l’air extérieur et des exigences pour les émissions industrielles. Les provinces et les territoires superviseront les activités à l’échelle des zones atmosphériques, mais le gouvernement fédéral collaborera avec eux dans le cas des sources du secteur des transports et dirigera les mesures de lutte contre la pollution atmosphérique transfrontalière à l’échelle internationale.
Enfin, la reddition de comptes sera assurée par la surveillance de l’état de la qualité de l’air extérieur et des émissions des principales sources industrielles et par la production de rapports sur le sujet.
3) Que sont les normes de qualité de l’air extérieur et comment fonctionnent-elles?
Les normes de qualité de l’air sont des mesures des concentrations de polluants dans l’air extérieur. Les premières normes de qualité de l’air du Système visent deux polluants préoccupants pour la santé humaine, à savoir les particules fines et l’ozone. Le smog est composé en grande partie de ces deux substances. Le Système prévoit l’établissement de normes pour d’autres polluants dans l’avenir.
Les normes que prévoit le Système pour ces substances s’appuient sur les standards pancanadiens pour les particules et l’ozone, établis par le Conseil canadien des ministres de l’environnement en 2000. Les nouvelles normes sont plus strictes que les standards pancanadiens.
Les nouvelles normes indiquent à quel stade il convient de prendre des mesures pour la qualité de l’air. Les gouvernements mesureront les concentrations de particules fines et, dépendamment si la qualité de l’air est bonne ou mauvaise, décideront des mesures à prendre pour maintenir ou pour améliorer la qualité de l’air.
Les normes de qualité de l’air n’auront pas force de loi. Elles seront toutefois enchâssées dans la Loi canadienne sur la protection de l’environnement sous forme d'objectifs en vertu des articles 54 et 55. Les provinces sont libres de les incorporer elles aussi à leurs régimes de réglementation.
4) Quel lien y a-t-il entre les normes de qualité de l’air extérieur et les exigences relatives aux émissions industrielles?
Les normes se rapportent à la qualité de l’air que respirent les gens à l’extérieur. Les exigences relatives aux émissions industrielles se rapportent aux émissions attribuables à l’activité industrielle.
Le Système repose sur le principe que l’industrie est un des facteurs qui influencent la qualité de l’air extérieur. Dans de nombreuses régions au Canada, d’autres sources, notamment les transports, peuvent influencer davantage la qualité de l’air que les sources industrielles.
De leur côté, les exigences relatives aux émissions industrielles visent à assurer un « bon niveau de performance de base » partout au pays. Elles ne sont pas conçues, à elles seules, pour régler tous les problèmes de qualité de l’air ou pour atteindre les normes de qualité de l’air. Elles travaillent plutôt en conjonction avec d’autres mesures à l’atteinte des normes de qualité de l’air. Pour améliorer la qualité de l’air, les gouvernements peuvent également, au besoin, imposer des exigences plus strictes à l’industrie.
5) Que sont les zones atmosphériques et les bassins atmosphériques?
Le Canada est un grand pays; l’air se déplace au-dessus de lui en six « bassins atmosphériques » qui débordent les frontières provinciales/territoriales et mêmes internationales. Ces bassins atmosphériques sont conçus pour aider les gouvernements touchés par la pollution à coordonner leurs mesures d’action.
Les zones atmosphériques sont des aires plus petites délimitées à l’intérieur des provinces et des territoires pour faciliter la gestion de la qualité de l’air. Les gouvernements surveilleront la qualité de l’air à l’intérieur de ces zones et, dépendamment des conditions et des principales sources de pollution, géreront la qualité de l’air de manière à améliorer la mauvaise qualité de l’air et à maintenir la bonne qualité de l’air. La gestion par zone atmosphérique est complétée par des mesures de collaboration pour lutter contre la pollution atmosphérique transfrontalière à l’échelle des bassins atmosphériques régionaux.
Le Système reconnaît que la pollution atmosphérique peut traverser les frontières provinciales/ territoriales. Puisque le pouvoir d’agir pour réduire la pollution incombe à chaque province et territoire, il faut un mécanisme (la coordination par bassins atmosphériques) pour soutenir les mesures intergouvernementales destinées à lutter contre les problèmes de pollution atmosphérique transfrontalière. Tous les gouvernements touchés participeront à la coordination des mesures de lutte contre la pollution atmosphérique transfrontalière. Lorsque la frontière en cause sera la frontière Canada-États-Unis, le gouvernement fédéral prendra la direction des mesures d’action.
6) Qu’est-ce que la gestion des zones atmosphériques? Qui en est responsable?
Les provinces et les territoires sont responsables de la gestion des zones atmosphériques; ils délimiteront leurs zones atmosphériques et assureront la gestion de la qualité de l’air à l’intérieur de ces zones suivant les besoins.
Le Système permet une bonne flexibilité dans la gestion des zones atmosphériques qui peut ainsi s’adapter à la diversité des problèmes de qualité de l’air au Canada. Le Conseil canadien des ministres de l’environnement a préparé des guides pour la délimitation et la gestion des zones atmosphériques et un guide pour aider les gouvernements à déterminer s’ils dépassent les normes relatives aux PM2,5 et à l’ozone.
7) Que sont les exigences pancanadiennes relatives aux émissions industrielles?
À l’heure actuelle, les mesures de gestion des émissions industrielles varient d’une province à l’autre au Canada, créant une véritable mosaïque et des règles du jeu inéquitables pour les entreprises canadiennes. Le Système établira des exigences cohérentes pour les émissions industrielles de manière à égaliser les règles du jeu. Les principales installations industrielles auront un bon niveau de performance de base eu égard aux émissions atmosphériques indépendamment de la qualité de l’air à l’endroit où elles se trouvent.
Les exigences canadiennes relatives aux émissions industrielles, de même que les mesures que prendront les gouvernements dans le cadre du Système, permettront au Canada de continuer à montrer aux États-Unis qu’il gère activement la qualité de l’air à l’intérieur de ses frontières et de se trouver ainsi dans une bonne position pour engager un dialogue avec les États-Unis.
Les exigences relatives aux émissions industrielles prévues dans le Système sont conçues pour assurer un « bon niveau de performance de base » partout au pays. Dans le cas de certaines sources industrielles, les normes provinciales sont déjà aussi bonnes voire meilleures que ce niveau de performance de base. Dans d’autres cas, les exigences sont plus strictes que les normes appliquées dans certaines provinces. Les exigences visent à garantir l’atteinte d’un bon niveau de performance partout au Canada. Dans le cadre de leur plan de gestion de la qualité de l’air, les provinces et les territoires peuvent choisir d’imposer des exigences plus strictes à l’industrie. Le Système repose également sur le principe que les exigences industrielles pourront être revues et resserrées avec le temps.
8) Le Système sera-t-il efficace contre la pollution en provenance des États-Unis?
De nombreuses régions au Canada, comme la vallée du Bas-Fraser en Colombie-Britannique et une grande partie du sud de l’Ontario, reçoivent de la pollution atmosphérique en provenance des États‑Unis.
Toutes les réussites dont le Canada a été témoin à ce jour dans les négociations avec les États-Unis pour endiguer la pollution atmosphérique transfrontalière sont venues de notre capacité à montrer que le Canada prenait des mesures énergiques pour réduire la pollution atmosphérique susceptible de se déplacer vers les États-Unis.
Les normes et les exigences du Système, de même que les mesures que les gouvernements prendront en vertu du Système pour les mettre en œuvre, permettront au Canada de continuer à montrer aux États-Unis qu’il assure activement la gestion de la qualité de l’air entre ses frontières et ainsi d’être en meilleure position pour travailler avec les États-Unis à l’élargissement de l’Accord Canada/États-Unis sur la qualité de l’air.
9) Quelle place occupent les émissions du secteur des transports dans le Système?
Les automobiles, les camions, les bateaux, l’équipement de construction et même les tondeuses à gazon entrent dans la catégorie « sources du secteur des transports » ou « sources mobiles ». Dans de nombreuses régions du Canada, ces sources sont de loin les premiers responsables de la pollution atmosphérique.
Dans les dix dernières années, le gouvernement fédéral a fait de grands progrès dans la réduction des émissions nocives de sources mobiles. Les provinces et les territoires ont également apporté d’importantes contributions dans des secteurs comme l’inspection des véhicules et les transports en commun. La congestion routière et le volume de circulation le long des routes principales et des autoroutes peuvent causer des problèmes de qualité de l’air dans des endroits à forte densité de population.
Les mesures prises dans chaque zone atmosphérique aideront à lutter contre ces sources de pollution. Le Système reconnaît cependant que les enjeux qui entourent les sources mobiles sont communs à toutes les zones atmosphériques. Pour faciliter la prise en charge de ces grands enjeux, des représentants des provinces, des territoires et du gouvernement fédéral, qui représentent les secteurs des transports, de l’environnement et d’autres secteurs, ont formé un groupe de travail pancanadien sur les sources mobiles. Le groupe de travail échangera de l’information et cherchera des possibilités de collaboration à de grandes initiatives destinées à réduire la pollution atmosphérique. Par ses travaux, le groupe soutiendra les mesures d’action destinées à réduire les émissions des transports à l’échelle des zones atmosphériques.
10) Quel était le rôle des intervenants dans l’élaboration du Système?
Dès les premiers jours de l’élaboration du Système, c’est-à-dire à l’époque où le gouvernement fédéral a convoqué une réunion multisectorielle au début de 2008, des représentants d’organisations de l’industrie, de la santé et de l’environnement ont mis leur temps, leurs savoir-faire et leurs opinions au service de l’élaboration du Système et de ses principaux éléments. Les exigences relatives aux émissions industrielles et les normes de qualité de l’air extérieur ont été élaborées par le biais d’un processus de collaboration intergouvernemental et multisectoriel novateur, qui a mis à contribution plus de 400 personnes appartenant à 17 groupes d’experts techniques.
11) Le Système remplace-t-il les politiques et la réglementation en vigueur sur la gestion de l’air?
Le Système s’appuie sur les initiatives existantes pour améliorer la gestion de la qualité de l’air au Canada. Certains gouvernements travaillent déjà activement à l’amélioration de la qualité de l’air et à la protection des régions non polluées. Le Système offre des outils supplémentaires dont les gouvernements peuvent se servir pour renforcer la gestion de l’air.
Les politiques et les règlements déjà en vigueur dans les provinces et les territoires continueront de s'appliquer, et les gouvernements décideront s’il y a lieu ou non de les modifier.
12) Quelle importance a la collaboration intergouvernementale dans le Système?
Le Système établira et maintiendra un cadre à la fois solide et flexible, qui permettra aux gouvernements canadiens de réagir efficacement à de nombreux problèmes de qualité de l’air partout au pays. Même si les gouvernements ont individuellement d’importants rôles à jouer, un système global de cette nature ne saurait être élaboré et mis en oeuvre avec succès sans une forte collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Le Système reconnaît à la base l’importance que les provinces et les territoires mettent en oeuvre des normes et des exigences cohérentes partout au Canada. Les gouvernements ont besoin de collaborer pour atteindre les objectifs du Système et pour utiliser au mieux les ressources gouvernementales disponibles aux fins de la protection de l’environnement.