Lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles autochtones – Un rapport d’étape
17 octobre 2014
Contexte :
Des études révèlent que les femmes autochtones sont plus susceptibles que les femmes non autochtones de subir de la violence par toutes les catégories d’agresseurs – étrangers ou connaissances, ou au sein des relations maritales – et que les types de violence auxquels elles sont exposées tendent à causer davantage de blessures graves1. En outre, les femmes et les filles autochtones ont tendance à être plus vulnérables à la violence que de nombreuses femmes et filles non autochtones en raison des conditions sociales sous-jacentes dans lesquelles elles vivent. Le rapport de la GRC intitulé « Les femmes autochtones disparues et assassinées : Un aperçu opérationnel national », publié en mai 2014, et rédigé en collaboration avec plus de 300 forces de police partout au Canada, fournit un résumé de 1 181 cas d’homicides et de cas non résolus de disparition concernant des femmes et des filles autochtones au Canada signalés par la police. Ce rapport est au nombre d’une quarantaine de rapports parus depuis le rapport de 1996 de la Commission royale sur les peuples autochtones, qui faisait état des préoccupations concernant la violence faite aux femmes et aux filles autochtones.
Les gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux prennent cette situation au sérieux et ont pris des mesures sur de nombreux fronts afin de contrer la violence. Les ministres responsables de la justice et de la sécurité publique ont déclaré que la violence faite aux femmes et aux filles autochtones est inacceptable, et que tout comportement ou geste qui mène à la violence doit être condamné. Des décès tragiques récents ont attiré de nouveau l’attention sur les préoccupations croissantes au Canada et à l’étranger, qui commandent la prise immédiate de mesures afin d’empêcher que d’autres vies soient perdues.
Activités en cours afin de prévenir et de contrer la violence faite aux femmes et aux filles autochtones :
Des rapports et des études arrivent à la conclusion que les niveaux élevés de violence à l’encontre des femmes et des filles autochtones sont profondément ancrés dans le traitement réservé historiquement aux peuples autochtones et les conditions sociales et économiques actuelles dans lesquelles ils vivent2 ,3 . Des organismes et collectivités autochtones dirigent les efforts pour répondre à bon nombre de ces questions, mais tous les ordres de gouvernement et autres partenaires clés doivent y prendre part afin d’implanter un changement durable. Les organismes d’application de la loi et les représentants du système de justice continuent de prendre des mesures pour prévenir et contrer la violence faite aux femmes et aux filles autochtones, mais d’autres secteurs, tels que ceux de la santé, de l’éducation, des services sociaux, des services à l’enfance et à la famille, des collectivités et le secteur privé participent également.
Les gouvernements ont pris une série de mesures en ce qui a trait à l’application de la loi et au système de justice pour contrer la violence faite aux femmes et aux filles autochtones.
En vue de prévenir la violence, les collectivités et les gouvernements ont travaillé en collaboration à l’élaboration d’approches adaptées à la culture comme moyens de prévention dans les réserves et à l’extérieur de celles-ci, notamment :
Les gouvernements ont travaillé de concert avec les collectivités qui ont subi de la violence afin de fournir un soutien adapté à la culture et d’améliorer les services aux victimes, notamment par la prise des mesures suivantes :
Les gouvernements ont également travaillé à renforcer les enquêtes et à trouver de meilleures solutions intégrées en vue d’assurer une coordination au sein des ministères et organismes, notamment :
Dialogue sur le cadre juridique provisoire : Commentaires préliminaires
En novembre 2013, les ministres FPT responsables de la justice et de la sécurité publique ont publié le Cadre juridique provisoire visant la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles autochtones - http://www.scics.gc.ca/francais/conferences.asp?a=viewdocument&id=2119 – destiné à faciliter le dialogue avec les groupes autochtones et les autres partenaires. Le cadre juridique provisoire servira à guider l’élaboration de futures mesures collaboratives visant à prévenir et contrer la violence. Certaines de ces discussions avec les groupes autochtones et les autres partenaires ont déjà été tenues à l’échelle nationale, ainsi qu’au sein des provinces et des territoires, et on prévoit que d’autres dialogues auront lieu au cours de la prochaine année. Les commentaires formulés dans le cadre des discussions serviront à réviser le cadre juridique provisoire, que les ministres de la justice examineront au cours de leur réunion de l’automne 2015.
Lors de la rédaction du présent rapport, les discussions sur le cadre juridique provisoire étaient toujours en cours. Par conséquent, il est impossible de tirer des conclusions. Cependant, les commentaires formulés à ce jour semblent laisser croire qu’il existe une entente générale à l’égard d’un bon nombre des priorités proposées en ce qui a trait au système de justice. Un bon nombre de suggestions ont également été formulées concernant des modifications à apporter à la version provisoire. Voici des exemples de certains des commentaires reçus au moment de la rédaction du présent rapport :
Prochaines étapes pour les ministres FPT responsables de la justice et de la sécurité publique
Les ministres de la justice et de la sécurité publique reconnaissent qu’il est nécessaire d’agir de façon plus ciblée pour lutter contre la violence, même si des discussions au sujet du cadre juridique provisoire sont en cours. Selon ce que nous avons appris jusqu’à présent, les ministres FPT responsables de la justice et de la sécurité publique se sont entendus pour prendre les mesures suivantes au cours de la prochaine année :
Les ministres ont convenu de faire le point, à l’automne 2015, sur les progrès accomplis dans ces principaux domaines.
2 Comité spécial sur la violence faite aux femmes autochtones. (mars 2014) Femmes invisibles : Un appel à l’action. Un rapport sur les femmes autochtones portées disparues ou assassinées au Canada. 41e législature, deuxième session, Chambre des communes du Canada. Source : Comités de la Chambre des communes - IWFA (41-2) - Violence faite aux femmes autochtones - FEMMES INVISIBLES : UN APPEL À L’ACTION Un rapport sur les femmes autochtones portées disparues ou assassinées au Canada
3 Anaya, James. Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, (juillet 2014) The Situation of Indigenous Peoples in Canada. Source : http://unsr.jamesanaya.org/country-reports/the-situation-of-indigenous-peoples-in-canada