26e Réunion fédérale-provinciale-teritoriale annuelle des ministres responsables de la condition féminine

ANNEXE: DÉCLARATION D’IQALUIT

Préambule

Nous nous inquiétons du fait que les femmes autochtones se heurtent encore de  nos jours à de nombreuses difficultés, telles la discrimination systémique, le  dénuement économique et social, l'abus d'alcool et de drogues, le cycle  intergénérationnel de la violence, les conséquences des pensionnats indiens, la  perte de la culture et de la langue à la suite d'événements historiques, ainsi  que le surpeuplement et l'insalubrité des logements.

Le Canada compte plus d'un demi-million de jeunes filles et de femmes  autochtones, lesquelles représentent la moitié de la population autochtone. Dans  l'ensemble du pays, il s'agit de la population la plus jeune selon les  statistiques.

La violence familiale est l'un des plus graves problèmes auxquels font face  les Autochtones. En 2004, le taux de violence conjugale déclaré chez les femmes  autochtones était plus de trois fois plus élevé que chez les femmes non  autochtones. D'autre part, dans le domaine de la santé, la situation des femmes  autochtones, qu'elles vivent dans les réserves ou non, n'est toujours pas  équivalente à celle des femmes non autochtones ou des hommes autochtones.

Nous reconnaissons que les femmes autochtones dans le Nord connaissent un  taux beaucoup plus élevé de violence sexuelle et familiale que la moyenne  pancanadienne.

Nous voulons éliminer la violence, et ce, compte tenu que l'Association des  femmes autochtones du Canada estime que, au cours des 20 dernières années, plus  de 500 femmes autochtones ont été victimes d'un meurtre ou portées disparues.  

Nous accueillons favorablement les orientations et recommandations présentées  aux gouvernements par les participantes et participants au Sommet national des  femmes autochtones de 2007 quant aux mesures prioritaires à adopter dans les  domaines de la santé, de la sécurité et du bien-être; de l'égalité et de la  participation au pouvoir; de la force, de l'équilibre et de l'honneur.

Déclaration

En reconnaissance du besoin urgent d'améliorer le sort des femmes et des  jeunes filles autochtones au Canada, les ministres responsables de la Condition  féminine au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux  s'unissent pour présenter une déclaration témoignant de leur engagement à  favoriser le bien-être social, économique et culturel des Inuites, des Métisses  et des femmes des Premières nations qui vivent dans les réserves ou à  l'extérieur de celles-ci.

En tant que ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables de la  Condition féminine, nous envisageons des communautés autochtones fortes, saines  et sécuritaires, tant dans les réserves qu'à l'extérieur de celles-ci, où le  logement est sécuritaire, accessible et abordable, et où les femmes sont  respectées et valorisées peu importe leurs antécédents ou leur lieu de  résidence.

Nous demandons l'appui des Canadiennes et des Canadiens en vue d'offrir aux  femmes autochtones les mêmes protections que celles dont jouissent les autres  femmes du pays.

Nous favorisons les efforts pour que les femmes, les enfants et les familles  puissent jouir de la même qualité de vie que les autres Canadiens.

Nous considérons nécessaire d'agir de façon continue pour favoriser l'égalité  des femmes autochtones au Canada.

Nous favorisons une analyse différenciée selon les sexes adaptée à la  culture.

Nous reconnaissons l'importance de déployer des efforts continus et  coordonnés pour lutter contre la pauvreté, la violence à caractère sexiste et la  discrimination envers les femmes autochtones. Dans cet esprit, il est impératif  d'établir un dialogue entre tous les ordres de gouvernement et ces femmes.

Nous continuerons à tirer profit de la sagesse et de l'expertise des femmes  autochtones et de leurs organisations pour veiller à ce que nos actions soient  empreintes de respect et fondés sur l'inclusion et la collaboration. C'est ainsi  que nous réussirons à établir un véritable partenariat.

Nous déclarons notre détermination à améliorer les conditions  socioéconomiques des femmes autochtones. Cet engagement se concrétisera grâce  aux mesures prises par chaque gouvernement dans leurs domaines de compétences  respectifs. Nous nous engageons à favoriser la participation à part entière des  femmes autochtones à tous les aspects de la société canadienne. Nous insistons  sur l'importance de mettre de l'avant des solutions adaptées à la culture qui  proviennent des communautés et qui respectent la diversité des cultures, des  valeurs et des besoins des Autochtones.