Réunion des ministres responsables des forêts, de la faune, des espèces en péril et des pêches et de l’aquaculture et du Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril

DOCUMENT D’INFORMATION – Espèces exotiques envahissantes

On appelle « espèce exotique » une espèce introduite de façon accidentelle ou délibérée dans des zones situées au-delà de son aire de répartition naturelle. Il peut s’agir d’un mammifère, d’un oiseau, d’un poisson, d’une plante, d’un insecte, d’une bactérie ou d’autres organismes.

Une espèce exotique envahissante est une espèce dont l’introduction ou la propagation menace l’environnement, l’économie ou la société. Citons par exemple la salicaire pourpre, qui étouffe les milieux humides du Canada; la moule zébrée, qui a éliminé des espèces indigènes des Grands Lacs, obstrué des canalisations et encrassé des moteurs, des bateaux et des quais en Ontario; la maladie MSX des huîtres, qui menace l’industrie de l’aquaculture des coquillages dans les Maritimes; et le longicorne asiatique, qui a causé la perte d’un nombre important d’arbres à Toronto et à Vaughn, en Ontario.

Un certain nombre de rapports récents, dont le 4e rapport du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes intitulé Les espèces aquatiques envahissantes : des invités surprise, publié en 2003, affirment que les espèces exotiques envahissantes posent des problèmes importants. Dans un rapport paru en 2002, le procureur général du Canada a conclu que le gouvernement fédéral n’a pas pris de mesures efficaces pour éviter que des espèces exotiques envahissantes soient introduites dans l’environnement canadien.

Dans son 11e rapport biennal sur la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, publié en septembre 2002, la Commission mixte internationale a consacré un chapitre complet au problème des espèces exotiques envahissantes et elle a indiqué que « les gouvernements doivent prendre des mesures plus radicales pour mettre un terme à l’invasion des espèces envahissantes. »

Les espèces exotiques envahissantes sont une menace sérieuse qui requiert l’action coordonnée de tous les gouvernements au Canada. Lors de leur réunion conjointe en septembre 2003, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables des forêts, de la faune, des espèces en péril et des pêches et de l’aquaculture ont approuvé un document de travail qui établit la base d’un plan stratégique pour le Canada. En guise de complément à cette ébauche, trois groupes de travail thématiques formés de représentants fédéraux, provinciaux et territoriaux ont établi des plans d’action proposés sur les espèces aquatiques envahissantes, les végétaux terrestres exotiques envahissants et les phytoravageurs, ainsi que les maladies des espèces sauvages (Stratégie nationale sur les maladies des espèces sauvages). Les consultations publiques sur l’ébauche du plan stratégique et des plans d’action se sont déroulées au cours du printemps et de l’été 2004, et les groupes de travail thématiques ont poursuivi l’évaluation des questions stratégiques prioritaires, des voies d’entrée et des espèces exotiques envahissantes préoccupantes afin d’achever les plans d’action proposés.

La Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes a été soumise à l’étude et à l’approbation des ministres à l’occasion de leur réunion conjointe. La Stratégie a pour but d’établir un cadre stratégique national de gestion visant à réduire au minimum les risques que présentent les espèces exotiques envahissantes pour l’environnement, l’économie et la société. De plus, elle vise à établir un système efficace, coordonné et exhaustif destiné à protéger les écosystèmes aquatiques et terrestres, les animaux domestiques, les plantes cultivées et la biodiversité indigène du Canada. Elle présente une façon d’intervenir contre les espèces exotiques envahissantes au moyen d’une approche hiérarchique axée sur les priorités suivantes :

1) la prévention des nouvelles invasions;
2) la détection précoce des nouveaux envahisseurs;
3) l’intervention rapide en présence de nouveaux envahisseurs;
4) la gestion des espèces exotiques qui sont établies ou qui se répandent (éradication, confinement et contrôle).

La Stratégie met l’accent sur l’amélioration du leadership et de la coordination à l’échelle nationale et propose qu’on procède à sa mise en oeuvre grâce à divers outils : analyse des risques, sciences et technologie, lois et règlements, éducation et sensibilisation, et coopération internationale.

Les travaux se poursuivent en vue d’élaborer les plans d’action proposés sur les espèces aquatiques envahissantes, les végétaux exotiques terrestres envahissants et les phytoravageurs, ainsi que les animaux exotiques envahissants, qui doivent être soumis à l’étude et à l’approbation des ministres en septembre 2005.